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quinta-feira, dezembro 26, 2024

Congolais à São Paulo protestent contre le génocide en République Démocratique du Congo

Pour Alex André Vargem*
Lisez ici la version en portugais

“Nous devons montrer à la face du monde et surtout au peuple Brésilien la situation réelle de la République Démocratique du Congo. Ça fait 22 ans que nous comptons à ce jour plus de 6 millions de morts, un véritable carnage.

Nous disons non au génocide congolais, la paix est fondamentale. Nous exigeons une justice pour toutes les victimes souligne l´activiste congolais Prosper Dinganga du collectif A Voz do Congo, Organisateur de l’événement.

À l’après-midi du dimanche (06/09/2020), un groupe de plus de 80 Congolais résidant dans la ville de São Paulo au Brésil ont participé à un acte de solidarité à l’égard de la situation politique et sociale dans leur pays d’origine. Certains Brésiliens et ressortissants d’autres pays ont également participé à l’instar de l’Angola, de la Bolivie, du Sénégal, du Nigeria et du Pérou. L’événement a eu lieu à Largo da Batata, quartier ouest de la ville, espace traditionnel dans lequel les mouvements sociaux réalisent leurs activités. 

La grande représentation de la militance Congolaise vivante à São Paulo (Brésil) ont marqué leur présence: Pitchou Luambo, Prudence Kalambay, Sylvie Mutiene, Hortense Mbuyi et Claudine Shindany. (Photo : Alex Vargem)

En raison de la pandémie de Covid-19, les mesures sanitaires ont été prises et respectées par les organisateurs – les masques de protection et le gel hydroalcoolique étaient offerts aux participants avec la recommandation constante de maintenir la distance nécessaire. Tout le monde vêtus des t-shirts noirs en signe de deuil.


La manifestation politique intitulé “Le coût du silence” a dénoncé en portugais, en français, en Lingala, en swahili ainsi qu’en tshiluba (les langues parlées en République démocratique du Congo) les fréquentes violations qui ont lieu depuis des décennies : Nous, Congolais résidant au Brésil, sommes ici aujourd’hui pour commémorer et honorer plus de 6 millions de personnes qui ont été tuées et des millions de Congolais victimes de viols systématiques, de mutilations et d’autres formes de violence qui leur ont été infligées. Bien que la guerre ait officiellement pris fin en 2003, les Congolais continuent d’être tués, enlevés et violés par des milices à l’est du pays. Nous sommes ici pour montrer à la face du monde ce qui se passe dans notre pays, dit un extrait du manifeste lu pendant l’événement.

Prosper Dinganga, du collectif “A Voz Do Congo” lors de son discours de remerciement aux militants pour avoir participé à la manifestation. (Photo: Alex Vargem)

Performance Artistique

Un des points marquants (touchants) de la manifestation a été la performance de lartiste plastique Congolais Shambuyi Wetu, illustrant le sang versé et l’exploitation de minéraux, dont le coltant, le cobalt,… utilisé pour la fabrication de téléphone portables, ordinateurs, jeux vídeos et autres appareils électroniques, qui étaient exposés à la fois sur le pavé de la place et sur son propre corps couvert de sang.

Un autre artiste dépeint les injustices avec les morts, son visage couvert du drapeau congolais en tenue d’avocat, il tenait dans ses bras le Mapping Rapport, rapport élaboré par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, publié en 2010, qui met en évidence les décès et plus de 600 crimes( crimes de guerre, crimes contre l´humanité), graves violations de droit de l´homme, entre 1993 et 2003.

L’artiste plastique Shambuyi Wetu. (Photo: Alex Vargem)

Discours de dénonciation

L’un des faits marquant a été la dénonciation des viols systématiques utilisés comme arme de guerre, On ne peut pas se taire face à cette tragédie, ils tuent et violent à l’est de mon pays, il y a beaucoup d’enfants orphelins, c’est inacceptable”Prudence Kalambay, militante des droits de l’homme. 

Artiste congolais déguisé en avocat couvrant le visage avec le drapeau congolais tient le rapport de les Nations Unies sur les crimes comis
au pays entre 1993 et 2003.( Photo: Alex Vargem)

De même, l’avocate Hortense Mbuyi souligne que le monde doit savoir ce qui se passe en République Démocratique du Congo, la justice internationale, les organisations supranationales et le Brésil doivent avoir une position. Beaucoup meurent à cause de ce conflit, y compris des femmes, des enfants, … Ce sont des pertes de millions de vies. Un vrai génocide.

Pitchou Luambo, Hortense Mbuyi e Prudence Kalambay ont tenu des discours importants durant la manifestation. (Photo : Alex Vargem )

La journaliste Claudine Shindany a dénoncé les viols commis contre les femmes et a également interprété la manière dont la violence répandue dans certaines régions du pays cause des dommages aux familles.

Chaque jour, quelque chose se passe dans mon pays qui est en guerre. Qui est responsable de tout cela? Nous manifestons aujourd´hui ici pour apporter l’information à travers le monde, dit l’avocat et chef de cuisine, Pitchou Luambo. 

Les congolais chantent l’hymme nationale et demandent que justice soit faite à travers l’installation d’un tribunal international pour le Congo. Dénonçant le Génocide congolais inaperçu, Claudine Shindany au micro . (Photo:Alex Vargem)

Le médecin congolais Junior Kiakesa a lu un document contenant des points importants sur les conséquences de la colonisation européenne sur le continent, l’historique du conflit et le déplacement forcé qui se traduit par un flux massif des réfugiés congolais à travers le monde.

Black Lives Matter: les Congolais à travers cette acte ont rendus hommage à des millions de morts en République Démocratique du Congo. (Photo : Alex Vargem)

À la fin, les militants ont fait des révérences au mouvement Black Lives Matter , tous agenouillés et aux poings levés, ont observé une minute de silence en hommage aux millions de victimes du conflit dans leur pays d’origine. Tous ont chanté l’hymne nationale en français et ont chanté des chants successifs demandant justice.”

*Alex Vargem est docteur en sciences sociales à Unicamp, membre de la chaire Sérgio Vieira de Mello – Unicamp, avec plus de 18 ans de travail social auprès de divers groupes africains au Brésil.

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